Un explorateur parcourait les immenses forêts de l'Amazonie, en Amérique du Sud. En homme moderne, il était pressé et voulait aller le plus vite possible. Les deux premiers jours, ses porteurs de bagages parurent s'adapter à la cadence rapide que le blanc prétendait leur imposer en toutes choses. Mais, au matin du troisième jour, on put les voir silencieux, immobiles, l'air absent. Il était clair qu'ils n'avaient aucune intention de se remettre en marche.
Impatienté, l'explorateur voulut faire entendre au chef des porteurs que le temps pressait.
- Impossible, lui fut-il répondu, ces hommes attendent que leur âme les ait rejoints !
Il fallut un bon moment à notre "civilisé" pour comprendre ce qu'on lui expliquait avec force gestes. Depuis deux jours, les corps s'étaient déplacés avec une telle rapidité que les âmes n'avaient pu suivre. Il fallait maintenant attendre !
On peut évidemment attribuer une telle réaction à la paresse, à des superstitions, à des conceptions primitives. Il n'en est pas moins vrai que ces pauvres indiens nous donnent à nous, hommes du XXe siècle, une leçon fort utile. Les progrès techniques et scientifiques ont développé un genre de vie caractérisé par le désir d'aller toujours plus vite.
Le progrès nous entraîne à sa suite sur un rythme de plus en plus rapide. Nous faisons beaucoup de choses, mais où sont nos âmes ?
Ne sont-elles pas restées loin en arrière, incapables de suivre ?
" JESUS répondit : Il est écrit : L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de DIEU. "
(Evangile de Matthieu chapitre 4 verset 4)
" Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de coeur ; et vous trouverez le repos pour vos âmes. "
(Evangile de Matthieu chapitre 11 versets 28 et 29)
Extrait du livre d'André THOMAS-BRES "Anecdotes qui font réfléchir" (Editions J.V.B.)