Un soldat russe avait été fait prisonnier par les français pendant les guerres de Napoléon.
On l'avait conduit dans un corps de garde en attendant de l'envoyer à l'arrière.
Les soldats se moquaient de cet homme qu'ils sentaient très différent d'eux.
Sous leurs quolibets, il restait impassible. Son visage devenait impénétrable.
- Marquons-le ! s'écria l'un des soldats, et s'emparant d'un fer rouge, il traça sur la main du prisonnier la lettre N.
Ce dernier regardait sa main sans bien comprendre.
Mais soudain il réalisa qu'on l'avait marqué de la lettre initiale de l'Empereur des français.
D'ailleurs il ne pouvait se méprendre en entendant les gros rires qui secouaient toute la salle.
A peine eut-il compris qu'un éclair passa dans ses yeux. S'emparant d'un grand coutelas abandonné sur une table, d'un seul coup et sans aucune hésitation il se trancha le poignet.
Prenant de l'autre sa main coupée, il la jeta dédaigneusement à travers la table à ses tourmenteurs médusés :
- Prenez ce qui appartient à votre Empereur, pour moi, j'appartiens tout entier à mon Tsar.
Cet épisode, qui est paraît-il authentique, ne nous fait-il pas penser à la parole de JESUS :
" Si ta main droite est pour toi une occasion de chute, coupe-la et jette-la loin de toi. "
(Evangile de Matthieu chapitre 5 verset 30)
Extrait du livre d'André THOMAS-BRES "Anecdotes qui font réfléchir" (Editions J.V.B.)