Un jeune homme était venu demander à un pieux ermite ce qu'il fallait entendre par "être mort à soi-même".
L'ermite lui dit d'aller sur le tombeau d'un certain moine, Ambroise, qu'on venait justement d'ensevelir, et là, de crier à haute voix à l'adresse du frère Ambroise les épithètes les plus injurieuses qu'il pourrait trouver, de lui adresser toutes sortes de reproches, vrais ou faux, et puis d'attendre ce que le frère Ambroise lui répondrait.
Le jeune homme obéit puis revint auprès de l'ermite.
- Tu as fait ce que je t'ai ordonné ?
- Oui
- Et le frère Ambroise t'a-t-il répondu ?
- Non !
- Eh bien, retourne sur son tombeau, tu lui prodigueras les noms les plus flatteurs et les plus belles louanges que tu pourras trouver.
Le jeune homme repartit, et après avoir fait ce qui lui était commandé, revint auprès de l'ermite.
- Tu as agi comme je t'ai dit ?
- Oui
- Et le frère Ambroise a-t-il répondu ?
- Non !
- Eh bien, tu as la réponse à ta question...
Etre mort à soi-même, c'est être comme un mort dans son tombeau. Il n'entend ni flatteries ni insultes.
Si tu restes insensible au bien comme au mal qu'on peut dire de toi, tu es vraiment mort à toi-même.
" Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera. "
(Evangile de Marc chapitre 8 verset 35)
Extrait du livre d'André THOMAS-BRES "Anecdotes qui font réfléchir" (Editions J.V.B.)